أخبار عالميّة Une réalisatrice française violemment agressée pour un t-shirt pro-Palestine
Dimanche, Nina Richard, cheffe opératrice et réalisatrice, a été violemment menacée et agressée à Paris parce qu'elle portait un tee-shirt aux couleurs de la Palestine. Auprès de RP, elle dénonce un acte d’intimidation violent, qui témoigne d'un climat entretenu par le gouvernement et l’extrême-droite contre les soutiens à la Palestine.
Ce dimanche, Nina Richard, cheffe opératrice et réalisatrice, a été violemment agressée dans la rue à Paris par plusieurs personnes parce qu’elle portait un tee-shirt aux couleurs de la Palestine. Comme elle le raconte sur son compte instagram, une femme assise à la terrasse d’un restaurant l’interpelle en disant « j’ai envie de t’étrangler avec ton tee-shirt ». Nina Richard commence à filmer la scène, avant de se faire attaquer par deux personnes qui arrivent par derrière, lui prennent son téléphone et lui bloquent les mains pour l’immobiliser.
La femme continue de la menacer en lui disant « je vais te défoncer », avant que celle qui la tient par le bras lui assène un coup de tête au visage. Nina explique : « J’avais la bouche en sang, je crachais du sang partout. J’étais à la fois en colère et sidérée ». Après s’être rendue au commissariat pour porter plainte, la réalisatrice est allée à l’hôpital pour être soignée par les médecins qui lui ont fait cinq points de suture.
Interviewée par RP, Nina Richard souligne que ces actes de violences physiques et verbales visant à « mettre sous silence et réprimer les personnes qui dénoncent le génocide en cours ». De fait, l’agression illustre bien le climat de violence et de haine entretenu par le gouvernement et l’extrême-droite à l’égard des personnes qui affichent leur soutien au peuple palestinien. « Aujourd’hui, porter un tee-shirt avec écrit « Stand for Palestine », c’est une prise de risque » explique la réalisatrice.
« Au moment où des néo-nazis manifestent sereinement dans la rue sous la bienveillance de la police, nous, les soutiens du peuple palestinien on se fait tabasser. (…) Ces actes de répression et de silenciation s’inscrivent dans la même logique que celle du gouvernement qui dissout Urgence Palestine, qui interdit les manifestations, et qui nous réprime » note Nina Richard.
Elle ajoute : « on vit dans une période de répression particulièrement intense où tu te fais attaquer pour le port d’un tee-shirt, où les policiers te demandent de retirer les drapeaux palestiniens aux fenêtres ».
La répression des soutiens à la Palestine s’est en effet accélérée ces derniers mois, à l’image de l’annonce de la dissolution d'Urgence Palestine, de celle de Palestine Vaincra, ainsi que des condamnations pour « apologie du terrorisme » de personnes qui dénoncent le génocide en cours. Pour Nina Richard, il est clair que « la répression est nouvelle dans sa force et sa radicalité. Je milite et je suis un soutien de la cause palestinienne depuis plusieurs années, mais je n’avais jamais subi une violence de ce type ».
Des agressions d’autant plus insupportables qu’elles sont menées au nom de la lutte légitime contre l’antisémitisme. Une instrumentalisation dénoncée par la réalisatrice lors d’un discours tenu lundi soir au meeting en soutien à Urgence palestine. Cependant, bien loin de se taire face à ces violences, Nina Richard, qui participe également aux actions du mouvement Artists Against Apartheid, appelle à la poursuite de la mobilisation : « Vous ne nous ferez pas taire en nous faisant peur, nous allons continuer à nous mobiliser pour la Palestine ».
Au meeting en soutien à Urgence Palestine lundi, elle expliquait : « On ne peut pas céder à la peur. La révolte est notre seule option ». Nous lui apportons tout notre soutien. Face aux intimidations violentes, la meilleure des réponses est en effet de poursuivre la lutte pour dénoncer le génocide en cours et la répression menée à l’égard des soutiens au peuple palestinien. En ce sens, soyons nombreux samedi à la manifestation de commémoration de la Nakba et contre la dissolution d’Urgence Palestine, ainsi qu’au procès d'Anasse Kazib le 18 juin accusé d’ « apologie du terrorisme » pour un tweet de soutien à la Palestine !
Source: https://www.revolutionpermanente.fr/